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Réveillons les mémoires !

Cinquante ans déjà...

mercredi 15 avril 2015, par Paule Vermylen-Milamant

Cinquante ans déjà, André Degueurse réveillait Chasselas, Leynes, Saint-Amour, Saint-Véran... en un mot, une région, qui pour être à la limite de la Bourgogne et du Lyonnais se trouvait comme le dit la sagesse populaire "assise entre deux chaises !"

Selon les années, les opportunités du marché, le vigneron pouvait vendre son vin sous l’appellation de "bourgogne" ou de "beaujolais"
Mais de bourgogne blanc en beaujolais rouge ou de bourgogne rouge en beaujolais blanc en ces années de mévente rien n’y faisait ; le vigneron lorgnait sur des étiquettes plus valorisantes. Certes on avait laissé passer le coche pour le Pouilly-Fuissé, le Moulin à Vent un peu trop éloigné mais Saint Véran, Saint Amour étaient des atouts à ne pas négliger !

Combien de Chasseloutis ne sont-ils pas montés à Paris
pour y chercher le travail qui manquait au pays ?
André Degueurse fut de ceux-là,
mais le mal du pays l’emporta.
C’est que voilà, au bistrot du quartier
pas le moindre godet de beaujolais, rouge ou blanc
à se glisser entre les dents !

Alors qu’au village dans la cave de son père,
le vin vieillissait, et, de déception se diluait dans l’atmosphère.
Certes, il n’avait pas vocation de missionnaire,
Mais il y avait certainement quelque chose à faire.

La même situation ne s’était-elle pas déjà présentée par le passé ?
Claude Brosse ne s’était-il pas rendu à Versailles
présenter quelques pièces de son meilleur vin,
- qui dans sa cave se languissaient- à son seigneur de droit divin !
Au charroi, il avait ajouté, quelques crossettes de plant de chasselas
Dont les fruits dorés - il en était persuadé -
Ne pourraient que ravir toutes ces dames de grandes lignées.

Si Claude Brosse dans son entreprise avait réussi,
pourquoi pas lui ?

Il lui fallait réveiller les mémoires,
assurer sur le zinc des comptoirs parisiens
la présence du beaujolais, et pourquoi pas de son vin primeur
lui donner l’occasion de séduire par sa fraîcheur
ses parfums de fruits rouges, de fleurs,
les papilles des Franciliens...

et rappeler à cette occasion
Que si à Fontainebleau
"Treille du Roy", il y a
son histoire partit de Chasselas !

Paule Milamant
avril 2015