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Souvenirs de grandes vacances

samedi 6 mars 2010, par Paule Vermylen-Milamant

La Roche de Solutré - aquarelle -


Pour un enfant, dans ce temps-là,
La mer, c’était une idée que l’on caresse,
Une évasion, une promesse...
Autrefois, la mer on l’avait eue, là.
Puis, elle s’était retirée,
Et, pour que l’on se souvienne de son passage
Avait laissé, incrustés dans les rochers,
Ammonites, gryphées et autres coquillages.

Pendant les grandes vacances de notre enfance,
On avait pour obligation de garder vaches et chèvres,
Dans des prés non clôturés,
A la limite de Solutré.
Et le temps filait, lentement, à les regarder brouter
Et l’ennui était prégnant...
Pour le tromper, quoi de plus amusant
Que de s’inventer une querelle !
De jouer à la guerre, entre filles et garçons,
Ou, entre Chasseloutis et Soutraillons !
Mais était-ce vraiment là le sujet ?

Le dimanche, oublieux des querelles,
On accompagnait, joyeux, pour la rituelle
Promenade à la Roche de Solutré, nos aînés.
Le chemin des buis nous y conduisait.
Nous jetions en passant un coup d’œil au crot du charnier,
le temps de se replonger à l’époque des cavernes,
De se donner quelques frissons...
Notre imagination, il fallait la faire travailler !
L’ascension n’était qu’un jeu !
Et la halte au sommet produisait toujours le même effet :
Un étonnement, un émerveillement toujours renouvelé,
A découvrir à nos pieds,
Des paysages aussi variés :
Mâconnais, Bresse, Beaujolais,
Et, fermant la ligne d’horizon,
Dominant de son manteau blanc
la crête des montagnes bleutées :
Le Mont Blanc.

En ce temps-là, on ignorait, que là où on posait les pieds,
Un château avait existé.
Mais, au fond de soi, on pensait,
Que c’était l’endroit rêvé pour observer.

Il ne se passait pas d’été,
Sans une promenade à la Roche de Solutré

Souvent, c’était de la famille en visite qui nous la réclamait,
Parfois des amis qui l’ignoraient
Et, à qui nous étons fiers de montrer notre bastion de préhistoire.
Et puis, un Président y est venu, chaque année,
La suite on la connaît

Puisqu’elle elle est celle que vous découvrez !

Paule Vermylen-Milamant

Mars 2007
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