Accueil > Poésie > Le forgeron

Le forgeron

mercredi 6 juin 2018, par Paule Vermylen-Milamant

Aux premiers coups sur l’enclume
dans la campagne, les lumières s’allument
Le feu gronde d’aise, le fer chauffé à blanc
dans les braises devient incandescent,
et le son clair du marteau frappant le fer
rythme le chant joyeux du forgeron

Le chant lui donne force et courage
traduit son plaisir,
sa jouissance de soumettre le fer au feu,
le voir rougir, le frapper, l’aplatir,
lui donner la forme qu’il désire
le voir se tordre, se réduire
se conformer enfin à ce qu’il veut obtenir

Aujourd’hui, il forge un couperet
qu’à sa femme il veut offrir.
Il lui faut un tranchant sans faille
pour découper gibier et volaille

Voici l’instant crucial...
la trempe...
dans l’eau le métal écume, bouillonne ...

_C’est le chant du fer furieux qu’il écoute
jusqu’à son dernier chuchotement...

Enfin il s’est tu.
l’outil est terminé, il peut soupirer.

13/2/2011